Vers la fin du roman La Nausée, le narrateur fait une réflexion sur l’existence (comme il fait tout au long du roman), mais d’une manière un peu plus définitif qu’auparavant. Après son rencontre avec Anny et après qu’il ait décidé de quitter Bouville pour vivre à Paris, il se dit : « Je suis libre : il ne me reste plus aucune raison de vivre » (221). Un peu plus tard, il précise que son « passé est mort, M. de Rollebon est mort, Anny n’est revenue que pour m’ôter tout espoir. Je suis seul… seul et libre. Mais cette liberté ressemble un peu à la mort » (221). Ce qui m’intéresse dans cette réflexion est la façon dont le narrateur renonce à la vie d’un sens figuré. Dès qu’il a appris d’où vient sa Nausée et ce que c’est d’exister, il est convaincu qu’il a perdu à cause du fait qu’il est conscient de tout cela et qu’il ne se ment plus. Cette idée est renforcée quand il fait remarquer que « toute ma vie est derrière moi » (221). La seule chose qui reste à faire pour le narrateur, c’est de survit, tout comme fait Anny.
Est-ce qu’il est vraiment libre s’il faut survivre ? Est-ce qu’il peut jamais échapper à la Nausée maintenant qu’il est conscient de son existence et de ce que c’est d’exister ?
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