Wednesday, February 24, 2010

Emma Bovary comme un type

Dès le début du roman, Madame Bovary, le lecteur comprend qu’Emma rêve d’une vie romantique. Cela devient clair dès le moment au début du roman quand Emma découvre des romans romantiques au couvent. Fascinée par ces histoires, son imagination est remplie des scènes pittoresques, des hommes héroïques et des personnages qui vivent dans les contes de fées. Cependant, dès qu’elle se marie avec Charles, il est évident que la vie d’Emma n’a pas de passion ni de vrai amour. Elle cherche donc la vie idéale partout. D’abord, elle trouve Léon, puis Rodolphe, et finalement Léon revient. C’est pendant un rendez-vous avec Léon que le lecteur voit clairement l’objectif d’Emma et la raison pour laquelle elle est devenue si attachée à son amant.

Au milieu de la page 350, la narration vient du perspectif de Léon, qui est en train d’admirer Emma et leur liaison amoureuse : « Elle était l’amoureuse de tous les romans, l’héroïne de tous les drames, le vague elle de tous les volumes de vers » (Flaubert, 350). Il est évident que Léon considère Emma comme l’amoureuse idéale, la vision exacte qu’Emma cherche d’elle-même. De plus, l’opinion de Léon renforce l’envie d’Emma d’être « le type romantique », ce qui devient clair avec sa réaction : « « Oh ! ne bouge pas ! ne parle pas ! regarde-moi ! Il sort de tes yeux quelque chose de si doux, qui me fait tant de bien ! » » (Flaubert, 350). Emma sait que Léon la regarde dans une manière romantique et qu’il la considère comme quelque chose d’idéal. Elle renforce donc sa propre position d’un type romantique à travers le personnage de Léon. Quand elle lui a demandé s’il l’aime, « elle n’entendait guère sa réponse » (Flaubert, 351). Il semble donc, grâce à ce passage, qu’Emma ne cherche pas l’amour de Léon, mais plutôt le rêve d’avoir « un amant » et le sentiment qui vient avec cet idéal et avec n’importe qui. Ce qu’Emma aime, c’est les actions, les gestes et le drame qui sont associés à l’amour et pas l’amour lui-même. De plus, ce passage (et ceux qui sont semblables) suggère qu’Emma ne connaît même pas ce que c’est, le vrai amour.

Flaubert, « Madame Bovary » (pages 328 à 384)

Wednesday, February 17, 2010

Les espaces chez Flaubert : l’intérieur et l’extérieur

Il y a plusieurs moments dans « Madame Bovary » quand Flaubert joue avec les espaces physiques et, en particulier, la dichotomie de l’intérieur et l’extérieur. Une scène qui examine l’exclusion d’autres personnages et même du lecteur d’un espace privé est quand M le Conseiller adresse le public pendant qu’Emma et Rodolphe sont seuls dans la salle qui donne sur la place et qui commence à la page 208. Au début de cette scène, les paragraphes de narration fluctuent entre le discours de M le Conseiller et celui d’Emma et Rodolphe. Cependant, au fur et à mesure de la scène, la narration change. Dès que la page 216, la conversation d’Emma et Rodolphe est interrompue, ligne par ligne, par le discours de M le Conseiller. Flaubert fluctue entre deux espaces adjacents, le privé et le public, ou bien l’intérieur et l’extérieur. Ces deux intrigues différentes, mais liées en même temps, créent l’effet de mystère et de suspension chez le lecteur ; on attend le moment crucial entre Emma et Rodolphe. Cependant, on ne le voit jamais à cause des interruptions ou des trous dans la narration. Le décalage énorme entre les deux intrigues à ce moment-ci démontre l’importance des espaces et de l’intérieur et l’extérieur dans la narration.

Flaubert, « Madame Bovary » (pages 187 à 235)

Monday, February 15, 2010

Le rôle du destin et de l’imagination chez « Madame Bovary »

Un aspect que j’ai trouvé tout au long du roman jusqu’à ce point et l’utilisation d’Emma de son imagination. Dès que son enfance que l’on voit au début du roman, le lecteur comprend qu’Emma a l’idée dans sa tête de ce qu’elle veut et comment elle veut sa vie d’être. Cela est évident quand elle est au couvent et elle lit des romans romanesques et, par conséquent, elle imagine que sa vie peut être comme celle des princesses dans les contes de fées. Néanmoins, à la page 96 il semble qu’Emma voit la réalité de sa vie pour la première fois :

« « -- Pourquoi, mon Dieu ! me suis-je mariée ? »

Elle se demandait s’il n’y aurait pas eu moyen, par d’autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme ; et elle cherchait à imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente, ce mari qu’elle ne connaissait pas » (Flaubert, 96).

Ce qui me frappe dans ce paragraphe et l’utilisation de la phrase « par d’autres combinaisons du hasard ». Il semble qu’Emma croit sa vie d’être à la merci de la chance et que les mauvaises cartes ont été distribuées à elle. C’est-à-dire qu’elle n’a pas du tout de contrôle de sa propre vie et qu’elle ne peut pas se diriger dans la direction dans laquelle elle veut aller. Pour s’occuper de son « destin », elle utilise son imagination dans une tentative d’échapper la réalité et de vivre dans la fantaisie dont elle rêve.

Flaubert, « Madame Bovary » (pages 91 à 186)

Wednesday, February 10, 2010

Le « mais » au début de « Madame Bovary »

Je m’intéresse au personnage de Charles Bovary, tout au début du roman « Madame Bovary ». En particulier, son enfance et des instances dans l’histoire où l’on voit une prolifération du mot « mais ». À la page 52, le narrateur décrit les méthodes que ses parents utilisent pour l’enlever. D’abord, son père veut être rigide et sûr que Charles deviendra un vrai homme. Cependant, le caractère de Charles n’est pas comme son père souhaite ; il n’est pas en accord avec l’homme idéal, ce qui est caractérisé par le mot « mais » dans cette partie du texte :

« Il [M Bovary] l’envoyait se coucher sans feu, lui apprenait à boire de grands coups de rhum et à insulter les processions. Mais, naturellement paisible, le petit répondait mal à ses efforts » (Flaubert, 52).

Je vois le mot « mais » ici comme étant très pertinent à l’histoire. À mon avis, l’utilisation de ce mot en particulier suggère l’idée que Charles ne convient pas au modèle de l’homme et donc le « type » qu’il doit être. À la page suivante, il y a un deuxième exemple de ce phénomène :

« À douze ans, sa mère obtint que l’on commençât ses études. On en chargea le curé. Mais les leçons étaient si courtes et si mal suivies, qu’elles ne pouvaient servir à grand-chose » (Flaubert, 53).

On voit encore une fois que Charles ne suit pas le modèle : il commence son éducation trop tard. Il n’est donc pas l’enfant idéal. Est-ce que cela signifie qu’il ne sera pas l’homme idéal et qu’il déstabilisera l’idée des « types » ? On voit quelques pages plus tard l’avenir de Charles quand il est marié et sa femme joue le rôle de Charles, le rôle de l’homme :

« Charles avait entrevu dans le mariage l’avènement d’une condition meilleure, imaginant qu’il serait plus libre et pourrait disposer de sa personne et de son argent. Mais sa femme fut le maître » (Flaubert, 57).

À mon avis, toutes ces contradictions posent la question de comment Charles va se placer dans la société et s’il va bouleverser le système social et la conception des « types ».

Flaubert, « Madame Bovary » (pages 47 à 90)

Wednesday, February 3, 2010

La lisibilité des lieux chez Balzac

Chez Balzac, les perceptions, les détails et perspectifs différents ont une importance énorme. Tout au long de La fille aux yeux d’or, Balzac fait des comparaisons entre les gens, les niveaux sociaux et même les objets (ou bien le décor dans l’histoire). La deuxième fois qu’Henri et Paquita se voient, l’endroit est le contraire exact de celui du premier rendez-vous. Au lieu d’être un « appartement humide, nauséabond, sans lumière… où le héros traverse les salle froides, sombres, inhabitée, quelque lieu triste et désert » (254-5), le deuxième endroit où Henri retrouve Paquita n’a rien en commun avec le premier :

« Enfin le moindre détail semblait avoir été l’objet d’un soin pris avec amour. Jamais la richesse ne s’était plus coquettement cachée pour devenir de l’élégance, pour exprimer la grâce, pour inspirer la volupté… l’amour se plaît dans le rouge, et l’or flatte les passions, il a la puissance de réaliser leurs fantaisies… Il y avait dans cette harmonie parfaite un concert de couleurs auquel l’âme répondait par des idées voluptueuses, indécises, flottantes » (265-6).

À mon avis, ce passage est une partie essentielle dans l’histoire, un qui montre la puissance de la comparaison et le contraste qui existe dans les détails que Balzac nous donne. Bien que la salle dans cette description soit comme plein d’autres dans Paris et dans le monde, elle est en même temps unique et originale. On peut même dire que cette chambre est comme un personnage conventionnel qui Balzac trait comme étant l’individu idéal. Le lecteur commence donc à comprendre l’endroit comme ayant sa propre histoire et son propre projet, à lui-même. À travers le perspectif de la deuxième chambre, Balzac conduit l’histoire et l’avenir des personnages ; on peut les lire dans les détails du lieu lui-même.

Balzac, « La fille aux yeux d’or » (pages 266 à 290)

Monday, February 1, 2010

La fille aux yeux d’or : le prix d’Henri

Je me concentre sur la fin d’un paragraphe à la page 256, le passage où Henri développe son projet d’avoir la Fille aux yeux d’or pour lui-même :

« Le rapport de Laurent, son valet de chambre, venait de donner un prix énorme à la Fille aux yeux d’or. Il s’agissait de livrer bataille à quelque ennemi secret, qui paraissait aussi dangereux qu’habile ; et, pour remporter la victoire, toutes les forces dont Henri pouvait disposer n’étaient pas inutiles » (256).

La première chose à noter est la répétition des mots qui s’adresse à la possession physique à travers la force. Ce champ lexique comprend : prix, bataille, ennemi, dangereux, victoire et forces. Il est donc clair qu’Henri considère la Fille aux yeux d’or comme un objet, quelque chose qu’il veut (et qu’il va) conquérir. Selon lui, elle n’est plus qu’un prix, un trophée, une possession qu’il va gagner par la force. De plus, il la décrit comme une beauté qui surpasse tous, la chose la plus belle qu’il ait jamais connu. Cette image renforce l’idée qu’elle satisfait le rôle d’un prix pour Henri, et je me demande si son personnage est plus profond que seulement celui d’une possession de la bataille d’Henri. Est-ce que cette scène démontre le côté violent de l’amour ? Est-ce que la fascination qu’Henri a pour la Fille aux yeux d’or même l’amour ou bien une explosion de la passion et rien d’autre ? Bien qu’Henri décrive son désir presque comme étant une violence physique, dans les pages suivants, c’est elle qui a le contrôle et pas lui. Comment est-ce que ça change l’interprétation du personnage d’Henri et l’image qu’il construit de lui-même à la page 256 et sa capacité de gagner son « prix » ?

Balzac, « Fille aux yeux d’or » (pages 226 à 265)