Dès le début du roman, Madame Bovary, le lecteur comprend qu’Emma rêve d’une vie romantique. Cela devient clair dès le moment au début du roman quand Emma découvre des romans romantiques au couvent. Fascinée par ces histoires, son imagination est remplie des scènes pittoresques, des hommes héroïques et des personnages qui vivent dans les contes de fées. Cependant, dès qu’elle se marie avec Charles, il est évident que la vie d’Emma n’a pas de passion ni de vrai amour. Elle cherche donc la vie idéale partout. D’abord, elle trouve Léon, puis Rodolphe, et finalement Léon revient. C’est pendant un rendez-vous avec Léon que le lecteur voit clairement l’objectif d’Emma et la raison pour laquelle elle est devenue si attachée à son amant.
Au milieu de la page 350, la narration vient du perspectif de Léon, qui est en train d’admirer Emma et leur liaison amoureuse : « Elle était l’amoureuse de tous les romans, l’héroïne de tous les drames, le vague elle de tous les volumes de vers » (Flaubert, 350). Il est évident que Léon considère Emma comme l’amoureuse idéale, la vision exacte qu’Emma cherche d’elle-même. De plus, l’opinion de Léon renforce l’envie d’Emma d’être « le type romantique », ce qui devient clair avec sa réaction : « « Oh ! ne bouge pas ! ne parle pas ! regarde-moi ! Il sort de tes yeux quelque chose de si doux, qui me fait tant de bien ! » » (Flaubert, 350). Emma sait que Léon la regarde dans une manière romantique et qu’il la considère comme quelque chose d’idéal. Elle renforce donc sa propre position d’un type romantique à travers le personnage de Léon. Quand elle lui a demandé s’il l’aime, « elle n’entendait guère sa réponse » (Flaubert, 351). Il semble donc, grâce à ce passage, qu’Emma ne cherche pas l’amour de Léon, mais plutôt le rêve d’avoir « un amant » et le sentiment qui vient avec cet idéal et avec n’importe qui. Ce qu’Emma aime, c’est les actions, les gestes et le drame qui sont associés à l’amour et pas l’amour lui-même. De plus, ce passage (et ceux qui sont semblables) suggère qu’Emma ne connaît même pas ce que c’est, le vrai amour.
Flaubert, « Madame Bovary » (pages 328 à 384)