Wednesday, February 3, 2010

La lisibilité des lieux chez Balzac

Chez Balzac, les perceptions, les détails et perspectifs différents ont une importance énorme. Tout au long de La fille aux yeux d’or, Balzac fait des comparaisons entre les gens, les niveaux sociaux et même les objets (ou bien le décor dans l’histoire). La deuxième fois qu’Henri et Paquita se voient, l’endroit est le contraire exact de celui du premier rendez-vous. Au lieu d’être un « appartement humide, nauséabond, sans lumière… où le héros traverse les salle froides, sombres, inhabitée, quelque lieu triste et désert » (254-5), le deuxième endroit où Henri retrouve Paquita n’a rien en commun avec le premier :

« Enfin le moindre détail semblait avoir été l’objet d’un soin pris avec amour. Jamais la richesse ne s’était plus coquettement cachée pour devenir de l’élégance, pour exprimer la grâce, pour inspirer la volupté… l’amour se plaît dans le rouge, et l’or flatte les passions, il a la puissance de réaliser leurs fantaisies… Il y avait dans cette harmonie parfaite un concert de couleurs auquel l’âme répondait par des idées voluptueuses, indécises, flottantes » (265-6).

À mon avis, ce passage est une partie essentielle dans l’histoire, un qui montre la puissance de la comparaison et le contraste qui existe dans les détails que Balzac nous donne. Bien que la salle dans cette description soit comme plein d’autres dans Paris et dans le monde, elle est en même temps unique et originale. On peut même dire que cette chambre est comme un personnage conventionnel qui Balzac trait comme étant l’individu idéal. Le lecteur commence donc à comprendre l’endroit comme ayant sa propre histoire et son propre projet, à lui-même. À travers le perspectif de la deuxième chambre, Balzac conduit l’histoire et l’avenir des personnages ; on peut les lire dans les détails du lieu lui-même.

Balzac, « La fille aux yeux d’or » (pages 266 à 290)

No comments:

Post a Comment